🎬 Redbad (2018) – Critique du film
Avec : Gijs Naber, Jonathan Banks, Søren Malling
Genre : Drame historique, Action, Guerre épique
Redbad (2018) émerge des brumes de la légende comme une épopée historique crue et viscérale qui retrace la violente collision entre la tradition païenne et l’essor irrésistible du christianisme. Avec le sang, le feu et la foi au cœur, le film transforme l’histoire ancienne en un champ de bataille brutal de croyances.
Se déroulant au VIIIe siècle, l’histoire suit Redbad (Gijs Naber), le fils réticent d’un roi frison, trahi et laissé pour mort lors d’une invasion chrétienne. Sauvé par des tribus vikings et ressuscité en guerrier des anciens dieux, Redbad doit se lever pour unir un peuple divisé contre un empire qui cherche non seulement à conquérir ses terres, mais aussi à anéantir son mode de vie.
Le film est résolument imposant : des drakkars fendent des eaux glacées, des seigneurs de guerre se rallient dans des discours tonitruants et d’immenses batailles se déroulent dans des plaines balayées par le vent et des sommets boisés. Le réalisateur Roel Reiné construit l’action avec un réalisme cru : la boue vole, les épées s’entrechoquent, et le prix de chaque décision est écrit dans le sang.
Gijs Naber domine l’écran avec une force tranquille, livrant une performance qui capture à la fois le conflit intérieur de Redbad et son évolution, de paria exilé à leader légendaire. Jonathan Banks, dans une performance surprenante et sinistre, incarne l’impitoyable évêque franc dont la croisade pour le pouvoir ne laisse aucune place à la pitié.
Ce qui distingue Redbad, c’est son ambition thématique. Il ne s’agit pas seulement de guerre, mais d’identité. Foi contre liberté. Héritage contre survie. Feu païen contre acier chrétien. Et au milieu se tient un homme, déchiré entre deux mondes.
Malgré ses libertés historiques, Redbad offre un récit cinématographique et captivant sur la rébellion, la foi et le destin. C’est le genre d’épopée d’épée et de bouclier qui ne se contente pas de divertir : elle remet en question nos souvenirs et leurs raisons.